Urne funéraire
Urne funéraire
Une urne funéraire (aussi appelée « urne cinéraire », du latin cinis, -eris = cendre) est un vase fermé en pierre, en bronze, en marbre, en albâtre, en céramique, en verre ou même en matériaux biodégradables dans lequel les proches d’un défunt conservent ses cendres après sa crémation.
Dans l’art funéraire, l’urne cinéraire est également un ornement architectural symbolisant la mort. Appelée aussi amphore ou urne voilée, elle peut être recouverte du voile de la tristesse1. Ce vase qui couronne par exemple certaines stèles dans les cimetières ou certains monuments aux morts se distingue du pot à feu, vase en pierre d’où jaillit la flamme éternelle du souvenir2.
Pendant la préhistoire
La découverte d’urnes enterrées de l’âge du bronze dans un champ du Norfolk, en 1658, amena l’anglais Thomas Browne à en publier une description, ainsi qu’à dresser un parallèle avec les rites funéraires pratiqués à son époque, dans un ouvrage intitulé Hydriotaphia or Urn Burial (1658).
Pendant l’Antiquité
Les urnes funéraires sont présentes dans presque toutes les civilisations qui ont pratiqué les rites de crémation par exemple les Lécythes dans la Grèce antique, les Étrusques et les Romains.
Les Étrusques ont d’abord utilisé des urnes biconiques puis à canope dans des tombes à ziro3, avant d’utiliser des urnes de forme sarcophages (appelées cinéraires) plus volumineuses, simples à bas-reliefs puis représentant le défunt sculpté sur le couvercle dans la position allongée du banquet(voir le Museo Etrusco Guarnacci de Volterra, et ses 600 urnes cinéraires étrusques sculptées dans du tuf, d’albâtre, ou en terracotta). De grandes urnes cinéraires réputées, du type Sarcophage des Époux, dont une est conservée au musée du Louvre, ont la particularité de représenter les deux époux étrusques ensemble, en banqueteurs, dont les restes sont mêlés dans l’urne (suivant les époques, il s’est agi d’une incinération, d’une inhumation ou à nouveau d’une crémation).
Les Romains, qui leur succèdent, rangeaient ces urnes (olla) dans un alvéole mural familial appelé « columbarium » (littéralement « pigeonnier ») ou un autel funéraire. Certaines d’entre elles étaient décorées et ornées avec soin. Les illustrations concernent principalement la mythologie de ces peuples sur l’au-delà.Dans l’histoire[modifier | modifier le code]
De tous les tombeaux et empereurs romains, aucune urne funéraire ne fut retrouvée à ce jour. Cependant, les emplacements des tombeaux sont connus. Les urnes des empereurs, d’après le protocole, étaient en or massif, et celles des compagnes ou proches de la cour, qui étaient importants, en argent. Les urnes en bronze concernaient de hauts personnages qui gravitaient autour de la cour. Cependant, pendant la période antique, l’incinération ne concernait que la majorité des décès, certes, mais une grande partie de la population préférait l’inhumation (sans doute 30 %). En Égypte, par exemple, l’incinération était une pratique peu répandue. Mais aussi, comme de nos jours, des personnes craignaient de se voir brûler dans le feu. Lors d’une inhumation, deux pièces de monnaies étaient déposées dans les orbites des yeux, pour payer le passage du Styx et Charon, pour éviter les enfers. Avec l’avènement du christianisme, à partir du milieu du ive siècle, les inhumations deviennent la règle. Cependant, les théologiens du christianisme ne s’opposaient pas à l’incinération, mais pour beaucoup, la lecture de l’apocalypse, dans l’attente du jugement dernier, et l’espérance du réveil des morts, poussait à avoir et garder un corps complet et intègre, d’autant plus que l’incinération était assimilée au paganisme.