Psylo
Psilocybe
Psilocybe est un genre de champignons basidiomycètes de la famille des Strophariaceae, connus pour leur effet psychotrope dû à la présence de la psilocybine et de psilocine.
C’est un genre qui regroupe de nombreuses espèces et de nouvelles espèces sont encore régulièrement décrites1,2.
Les espèces de psilocybes les plus connues sont : le Psilocybe mexicana, le Psilocybe semilanceata, le Psilocybe cyanescens et le Psilocybe cubensis.
Étymologie
Le mot psilocybe signifie tête chauve ; il est tiré des mots grecs ψιλός {nu, chauve, dégarni, dépouillé} et κύβη {tête ; ce mot hypothétique est considéré par les linguistes comme l’origine possible du verbe κυβιστάω, signifiant plonger la tête la première}.
Description
Souvent de petite taille, à chapeau conique ou ogival de couleur brun jaunâtre, ils sont toujours grégaires.
Écologie, physiologie, relations symbiotiques
Répartition géographique
Ces champignons sont trouvés dans une grande partie du monde3, des plaines aux régions de montagne4, dans les toundras d’Alaska5,6 et dans toute la zone circum-polaire7 (dont en Amérique centrale, Amérique du Nord, Europe, Asie du Sud et Asie du Sud-Est et Australie8,9). Certaines espèces se sont adaptées à des climats relativement arides10.
Certaines espèces sont associées aux paillis, plaquettes forestières et aux excréments (notamment les bouses de vache), qu’elles contribuent à décomposer et recycler11.
État des populations, pressions, menaces
Certaines de ces espèces pourraient être menacées ou avoir déjà disparu à la suite de la destruction ou de l’homogénéisation des habitats (forestiers notamment, avec raréfaction des arbres sénescents et des gros bois morts en forêt)12.
Propriétés psychotropes
Les Psilocybes sont connus pour leurs effets sur le système nerveux central depuis la publication des expériences de Roger Heim sur sa propre personne vers 1956. Ces propriétés ont fait couler beaucoup d’encre, avec quelques erreurs scientifiques parfois13. Ce n’est qu’à partir des années 1970-1980 que leurs propriétés biochimiques et moléculaires ont commencé à être explorées14.
Les principes actifs responsables des effets psychotropes sont la psilocybine et la psilocine, mais ces champignons synthétisent aussi des traces plus ou moins importantes de baeocystine et norbaeocystine[précision nécessaire].
De très nombreuses espèces ont des effets hallucinogènes. Elles sont parfois récoltées ou cultivées pour ces effets. Les plus connues sont : Psilocybe mexicana, Psilocybe semilanceata, Psilocybe cyanescens et Psilocybe cubensis.
Les basidiospores produites par ces espèces de champignons contiennent des molécules allergènes, causes de fréquentes allergies respiratoires15, méconnues jusqu’au milieu des années 1990. Depuis, une bibliothèque de données génétiques a été constituée, à partir d’ADN mycélien de Psilocybe. Des tests immunologiques ont été faits avec le sérum de patients allergiques. Une molécule homologue de la cyclophiline a été identifiée (identité de 78 % et 4 % de similarité avec la séquence d’acides aminés de la cyclophiline de Schizosaccharomyces pombe). Cet allergène recombinant est un modèle utile pour l’analyse des allergènes épitopes de basidiospores et pour l’étude de réactivité croisée aux allergènes fongiques. Il pourrait fournir un réactif amélioré pour le diagnostic des allergies et contribuer au traitement des allergies dues aux basidiospores.
Dosage
La quantité à absorber pour obtenir des effets hallucinogènes varie selon les espèces et variétés, cette variabilité est induite par la variation de concentration en psilocybine d’une espèce à l’autre et d’une saison à l’autre. Les effets varient aussi suivant le métabolisme propre à chaque individu ainsi qu’à ses prédispositions psychiques.
Effets psychoactifs
Les effets psychoactifs liés à l’ingestion de psilocybes contenant de la psilocybine et de la psylocine sont les suivants :
- hallucinations visuelles (fractales, kaléidoscopes),
- réflexion mentale accrue, très introspective,
- euphorie.
Effets secondaires et risques
Les effets secondaires physiques comprennent :
- nausées, vomissements,
- bradycardie,
- hypotension artérielle,
- hyperthermie : sudation excessive,
- mydriase,
- tremblements,
- éruption cutanée
Très rarement, une arythmie puis la défaillance cardiaque avec infarctus comptent parmi les risques liés à l’ingestion de ce champignon, ce risque semble d’autant plus élevé lorsque le taux d’indole est élevé dans le champignon16.
En cas de bad trip, des séquelles psychologiques peuvent apparaître, cette mauvaise expérience peut aussi révéler une maladie psychiatrique ou en créer une (psychose, dépression, bipolarité, paranoïa, dépersonnalisation / déréalisation), de la même manière que la consommation de cannabis ou d’alcool. Dans le doute, il est recommandé de ne pas consommer de champignons hallucinogènes si il y des antécédents de maladies psychiatriques dans la famille17.