Orpaillage
Orpaillage
L’orpaillage est la recherche et l’exploitation artisanale de l’or dans les rivières aurifères.
Les gisements
L’or se trouve dans des plages de sables et graviers, situées dans les rivières dites « aurifères » (contenant des particules d’or). Dans ces placers, l’or natif se trouve sous forme de paillettes d’or plus ou moins grosses (poudre millimétriques, paillettes, grains ou pépites d’or) mélangées aux alluvions.
L’or des rivières provient de la désagrégation d’anciens filons de montagnes (filons détritiques) qui se sont érodés et dans lesquels le métal se trouvait à l’état cristallisé comme pour les filons des autres métaux lourds (cuivre, fer, plomb). L’or, en raison de sa densité très élevée, se trouve aussi dans des marmites qui sont des anfractuosités rocheuses situées au fond du lit de la rivière plus communément appelé bedrock.
Vocabulaire
Le code minier français considère comme des mines les gîtes connus pour contenir (entre autres) du mercure, de l’argent, de l’or, du platine, des métaux de la mine du platine. C’est pour cela que les gîtes alluvionnaires de rivières, exploités en carrière, s’appellent des mines d’or, et les alluvions extraites du minerai.
Le jargon des petits orpailleurs
- Le placer (prononcer « placère ») est un endroit où l’or a tendance à se concentrer.
- Le tamis est une grille au maillage plus ou moins fin permettant de faire un tri grossier.
- Le pan, mot anglais, désigne la poêle qui servait aux chercheurs d’or américains à séparer les paillettes d’or des petits cailloux mais aussi à cuisiner leur nourriture.
- La batée désigne le récipient en forme de chapeau chinois qui grâce à la force centrifuge permet de séparer les paillettes d’or du sable.
- Le ciel étoilé est une expression indiquant que l’orpailleur aperçoit de nombreuses paillettes d’or dans le fond de sa batée.
- Une paillette désigne un très petit morceau d’or (moins d’un centimètre) et plat.
- Une pépite désigne un morceau d’or qui a de l’épaisseur s’attrapant entre les deux doigts.
La recherche
- La prospection
- C’est la reconnaissance et l’évaluation économique des placers. Elle se fait par des techniques d’hydrologie et de sédimentologie et par la mise en œuvre de matériel spécifique.
- La technique de la batée ou du pan
- La batée est une cuvette qui permet de séparer les paillettes d’or du sable. Elle sert à analyser la teneur en or du gravier et à extraire l’or des concentrés obtenus à partir de moquettes posées sur une rampe de lavage, une drague-suceuse ou dans une sablière. Les compétitions de lavage d’or ont lieu sur la dextérité de maniement des batées.
Matériel d’exploitation
Pour séparer l’or natif des alluvions, on utilise la gravité avec la différence de densité de l’or alluvionnaire (16 à 19 suivant la teneur en autres métaux comme l’argent ou le cuivre) du sable.
Outre la traditionnelle bâtée, l’orpailleur artisanal ou l’industriel utilisent différents appareils. Par exemple, le 15 février 1855, un M. Pradiers, de Toulouse en France, dépose un brevet (pour 15 ans) pour la chrysoplinthère, « machine à laver les sables aurifères »1.
Il y a des ruées vers l’or contemporaines ; en Guyane (département d’outre-mer (DOM) français), au Brésil et en Afrique. Dans ces pays, pour récupérer l’or, généralement présent seulement en paillettes minuscules et à faible teneur dans les alluvions des grandes rivières, on utilise des barges gigantesques et on aspire les graviers avec des suceuses dans des « sluices ». Cette activité a d’importants impacts environnementaux en détruisant les milieux (habitats forestiers en Guyane), puis avec le mercure lors de la phase d’agglomération des poussières et particules d’or.
En France on se sert aussi de (petites) dragues suceuses mais elles sont très peu répandues et l’usage en est réglementé, ainsi que toute utilisation de motopompe.
En France on récupère aussi l’or en sous-produit des sablières.