Orion
Désignation | |
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Nom latin | Orion |
Génitif | Orionis |
Abréviation | Ori |
Observation | |
(Époque J2000.0) | |
Ascension droite | Entre 69,2° et 94,6° |
Déclinaison | Entre -11,0° et 22,8° |
Taille observable | 594 deg2 (26e) |
Visibilité | Entre +85° et -75° |
Méridien | Janvier, 21h00 |
Étoiles | |
Brillantes (m≤3,0) | 8 |
À l’œil nu | 206 |
Bayer / Flamsteed | 73 |
Proches (d≤16 al) | 0 |
La plus brillante | Rigel (0,12) |
La plus proche | π3 Ori (26,3 al) |
Objets | |
Objets de Messier | 3 (M42, M43, M78) |
Essaims météoritiques | Orionides Chi Orionides |
Constellations limitrophes | Éridan Gémeaux Licorne Lièvre Taureau |
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Orion (« le Chasseur ») est une constellation située quasiment sur l’équateur céleste.
La constellation d’Orion est mentionnée sous cette dénomination dans l’Odyssée d’Homère1, les Odesd’Horace2, les Phénomènes d’Aratus de Soles et l’Énéide de Virgile. Elle est répertoriée parmi les quarante-huit constellations de l’Almageste de Ptolémée.
Dans la mythologie grecque, elle représente Orion, un chasseur légendaire qui se vantait de pouvoir tuer n’importe quel animal. Dans certaines versions de la légende, il fut tué par le Scorpion, qui a été placé à l’opposé de la voûte céleste par les dieux qui les ont ainsi séparés afin qu’ils ne soient jamais au-dessus de l’horizon en même temps. Sirius est son chien, ainsi que le nom de l’étoile principale de la constellation voisine du Grand Chien3.
La constellation d’Orion est aussi citée dans la Bible, dans les livres de Job (9.9) (38.31-32) et d’Amos(5.8) .
Le nom d’Orion proviendrait d’une racine indo-européenne signifiant l’été : Ώαρἰων, sa forme la plus ancienne, est le dérivé en -ων d’une forme à suffixe -ιος, construite elle-même sur un thème *ὦαρ, issu de *ὦσαρ et qui désignait l’été. Or le lever héliaque de la constellation coïncide avec le solstice d’été3. Selon une autre hypothèse, le nom de la constellation dériverait de l’akkadien ou du sumérien « Uru-anna », la lumière des cieux4.
Autre mythologiee]
Avec autant d’étoiles brillantes facilement visibles depuis l’hémisphère nord, Orion est peut-être la constellation la plus ancienne et de nombreuses civilisations l’ont tracée, quoique sous des images différentes. Les Sumériens y voyaient un mouton. Les Égyptiens la considéraient comme une offrande à Osiris, dieu de la Mort et de l’outre-monde : le sarcophage du dieu, figuré par le Baudrier, est veillé par les quatre fils d’Horus, Amset, Hâpy, Douamoutef et Qebehsenouf, respectivement symbolisés par Saïph, Betelgeuse, Bellatrix et Rigel.
En Chine, Orion est l’une des vingt-huit Xiu (宿) du zodiaque chinois traditionnel et est connue sous le nom de Shen (參), ce qui signifie littéralement « trois », peut-être en référence aux trois étoiles du Baudrier. Pour les Lacandons, les quatre étoiles principales du Baudrier d’Orion constituent la constellation du pécari à collier (k’éékèn)5.
Le motif d’Orion poursuivant les Pléiades pourrait être paléolithique et dater de la sortie de l’Homme d’Afrique, comme le suggère diverses études en mythologie comparée6.
Observation des étoiles
Localisation de la constellation
Orion fait partie des rares constellations immédiatement reconnaissables par leur forme. Ses sept étoiles les plus brillantes forment un nœud papillon (ou un sablier) facilement identifiable : quatre étoiles très brillantes forment un rectangle caractéristique au milieu duquel se trouve un alignement de trois autres étoiles, la ceintureou le baudrier d’Orion, qui constituent une signature remarquable.
Forme de la constellationArticles connexes : Ceinture d’Orion et Épée d’Orion.
C’est à proprement parler la superposition de trois formes assez indépendantes.
Le corps d’Orion est facilement visible, marqué par quatre étoiles brillantes qui sont (dans le sens des aiguilles d’une montre) Rigel (β Ori), Saïph (κ Ori), Bételgeuse (α Ori) et Bellatrix (γ Ori). Les deux plus brillantes, Rigel et Bételgeuse, occupent respectivement les coins Sud-Est et Nord-Ouest. Ces deux étoiles sont nettement colorées, Bételgeuse est rouge et Rigel est bleue.
Au centre du corps, trois étoiles (δ à l’ouest, ε au centre et ζ à l’est) forment un astérisme immédiatement reconnaissable puisque triplement remarquable : les étoiles sont quasi parfaitement alignées et équidistantes avec une erreur de 3 % par rapport aux dimensions de l’astérisme (ε se trouve à seulement 5′ du milieu du segment δ-ζ, distantes de 2,73°) ; en outre, leurs magnitudes sont assez voisines (respectivement 2,2, 1,7 et 1,8). Alnitak (ζ Ori), Mintaka (δ Ori) et Alnilam (ε Ori) (appelées également « les trois rois » ou « les trois mages ») constituent à elles trois la ceinture ou le baudrier d’Orion. Sous cet alignement, un autre alignement Nord-Sud, plus faible, marque l’épée d’Orion, qui se termine sur ι Ori. Un demi degré au nord de ι Ori, on trouve θ Ori, autour de laquelle est centrée la fameuse nébuleuse d’Orion, visible (faiblement, et par de bonnes conditions) à l’œil nu.
Rattaché au « corps », la « tête » d’Orion est formée par un faible triangle d’étoiles en formation serrée, λ (au nord), φ1 (à l’ouest) et φ2 (à l’est).
L’arc d’Orion est assez facile à tracer, si les conditions sont satisfaisantes (mag 4). C’est un chapelet d’étoiles dont la plus visible (π3 Ori) est sensiblement dans l’axe Bételgeuse – Bellatrix, à une dizaine de degrés plus à l’ouest. π1, π2, π3, π4, π5 et π6 Orionis ne forment pas un système multiple mais sont disposées plus ou moins selon une ligne Nord-Sud, à l’ouest d’Orion. Partant de cette étoile π3 Ori, qui marque la main tenant l’arc, on repère un petit alignement vers le sud, entre π4 et π5, 5° plus au sud. π6 est située deux degrés plus au SE, et marque la fin de la courbure sud de l’arc. Côté nord, l’alignement est moins évident. On rencontre successivement π2 et π1, en arc de cercle à intervalle de 2° ; et 3° plus au nord, ο2 Ori, à 5° au SE d’Aldébaran du Taureau.
La massue d’Orion est beaucoup plus faible et plus difficile à tracer (et sans grand intérêt). Elle se situe au pied des Gémeaux, et l’extrémité de la massue forme un petit alignement vers ζ Tau, le nez du Taureau.
Alignements à grande distance
Bételgeuse est l’un des sommets de l’astérisme du Triangle d’hiver, avec Sirius (α CMa) et Procyon (α CMi).
Orion est très utile pour déterminer la position d’autres étoiles. En prolongeant la ligne de la Ceinture au sud-ouest, on trouve Sirius (α Canis Majoris) ; au nord-est, on trouve Aldébaran (α Tauri). Une ligne vers l’ouest Bellatrix-Bételgeuse indique la direction de Procyon (α Canis Minoris). Une ligne partant de Rigel à travers Bételgeuse indique Castor et Pollux (α et β Geminorum)