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Déesse Mère

3 Â B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W Y Z
Da De Di Do Dr Du Dy
3 novembre 2021
Par Claude MOUNE

Déesse Mère

Déesse mère

Les expressions modernes Déesse mère ou Grande Déesse ou encore déesse primordiale font référence à divers cultes qui auraient été rendus à une « mère universelle » du Paléolithique à aujourd’hui1.

Des dénominations semblables existent dans les autres langues : Magna Mater, Grande Madre, Mother Goddess…

Ces expressions renvoient à un supposé culte primitif de la fertilité qui aurait été universellement pratiqué à la fin de la Préhistoire. Ce culte, dans lequel la figure de la femme aurait tenu une grande place et revêtu une dimension sacrée, aurait consisté essentiellement en une vénération de la Terre, de la fertilité et de la fécondité. La thématique de la Déesse-Mère est associée à celle de l’arbre du monde.

Certains mouvements panthéistes, néopaganistes, féministes, présentent la Déesse mère comme une divinité précédant historiquement les dieux masculins des religions abrahamiques.

Origines

Les premiers colons néolithiques, arrivés sur le continent de l’Europe occidentale, étaient déjà familiarisés avec le culte de la Déesse2. Mais selon Edwin Olivier James, « avec la connaissance de l’élevage et de la domestication des animaux, le rôle du mâle dans le processus de la génération apparut plus clairement et fut considéré comme vital lorsque furent mieux connus les faits physiologiques concernant la paternité. À ce moment, on assigna à la Déesse-Mère un partenaire mâle qui était son fils ou son amant, son frère ou son époux. Toutefois, bien qu’il ait été le procréateur, il occupa vis-à-vis de la Déesse une position subordonnée, n’étant en réalité dans le culte qu’une figure secondaire2 ».

Origines archéologiques

Marija Gimbutas, à la suite de fouilles archéologiques effectuées dans le Sud–Est de l’Europe méditerranéenne au milieu du xxe siècle, présente sa théorie de l’existence d’une civilisation pré-indo-européenne qu’elle appelle « culture préhistorique de la déesse », et qui aurait existé de l’Aurignacien (début du Paléolithique supérieur) jusque vers 3000 av. J.-C., quand le patriarcat se serait peu à peu institué. Marija Gimbutas appelle cette culture « matrilocale »3. Elle fonde ses recherches sur les campagnes archéologiques qu’elle a dirigées quinze années durant en Europe, principalement dans les Balkans et le long du Danube.

Diverses figures du Paléolithique

Les fouilles archéologiques ont révélé la présence de figures féminines aux caractères sexuels hypertrophiés appelées Vénus paléolithiques, la plus connue étant la Vénus de Willendorf. Des archéologues ont interprété ces statues comme des déesses4, mais plusieurs dizaines de milliers d’années séparent ces statues des cultes connus livrés aux déesses sumériennes, grecques, celtiques, nordiques ou hindoues.

Formes de la Grande Déesse dans divers cultes anciens

Ces figures féminines recouvrent divers aspects : terrestre, aquatique, tellurique, agricole, éolien et ce, à travers le monde. Astarté–Ishtar (déesse sémitique), Isis (déesse funéraire de l’Égypte antique), Mari (déesse basque), Atargatis (déesse syrienne), Cybèle ou Magna Mater (divinité d’origine anatolienne et hourrite), Marica (déesse latine, région de Garigliano), Anaïtis (Anahit) (déesse adorée jadis par les Lydiens, les Arméniens et les Perses), Aphrodite, Rhéa, Gê ou Gaïa (grecque), ou encore Déméter (déesse grecque de l’agriculture et des moissons), Myriam ou Shing-Moo (sainte Mère des Chinois).

Déesse-Mère CelteIconographie

Représentation en buste de la Déesse-Mère sur le pourtour du chaudron de Gundestrüp.

L’iconographie de la déesse-mère celte est à la hauteur de la place qu’elle occupe dans le panthéon celtique. En effet, cette figure théologique matriarcale est représentée sur de nombreux artéfacts d’origine celtique avec des traits récurrents mais également d’autres caractéristiques plus rares. L’une de ses représentations les plus étudiées se trouve sur le pourtour extérieur du chaudron de Gundestrup : elle y apparaît en buste et à plus grande échelle que les autres figures. Ses yeux sont mis-clos, sa chevelure est opulente et un bandeau lui entoure le front. Les proportions ne sont pas respectées entre le visage, les bras et les mains. Ces dernières masquent ses attributs féminins, et sembleraient les maintenir. Elle porte un torque5.

Représentation de la Déesse-Mère ouvragée en bronze sise sur au centre du char de Strettwegg, elle se tient debout et supporte une coupelle également en bronze.

Une autre de ses représentations figure sur le char de Strettweg où elle apparaît également de manière démesurée en regard des autres figurines du groupe. Sous la forme d’une statuette féminine de bronze, elle se tient debout au centre du char, portant une ceinture et maintenant une coupelle au-dessus de sa tête6.

La chevelure, la poitrine sur laquelle s’appuient ses mains, ainsi que l’élément du collier (souvent un torque), sont des caractères qui resurgissent très fréquemment au sein de l’iconographie de la déesse-mère celtique. Un autre trait distinctif et assez récurrent concerne l’environnement immédiat de la déesse matriarcale. On remarque qu’elle se tient souvent aux côtés d’une autre grande figure panthéonique celte, en la personne de Cernunnos. Ces deux divinités sont associées sur le chaudron de Gundestrup, sur le char de Strettwegg, où l’on discerne la figurine d’un cerf, placé à l’avant et à l’arrière du char7 et sur le Pilier des Nautes. Sur l’une des faces de l’arc de Germanicus — monument gallo-romain qui se situe dans la ville de Saintes — la déesse-mère est représentée enserrant une corne d’abondance entre ses mains.

Vue d’ensemble de l’arc de Germanicus à Saintes.

D’autre part, on peut également noter la résurgence assez fréquente d’une figure bovine aux côtés de la Déesse-Mère ou plus globalement d’un animal à corne. Les exemples attestant cette observation sont multiples et essentiellement concentrés dans Ouest de la France : c’est ainsi le cas du tumulus de Saint-Michel, de l’édifice religieux de Carnac, à Plouhinec dans le Morbihan et sur le site de la Chapelle-des-Marais en Loire-Atlantique.

Plus rarement, la Grande Déesse est seulement stylisée. Elle n’a alors ni tête ni bras, ni collier ni pagne lui ceignant les hanches, on ne distingue alors que des détails se rapportant à ses attributs sexuels et maternels : son pubis, ses seins (seulement imagés par deux ronds), ses hanches larges surmontant ses jambes et encadrant son nombril, également sculptés. Il en est ainsi sur la sculpture ouvragée sur le Dolmen de Luffang, à Crac’h dans le Morbihan. Cette icône suggérerait l’incarnation de la maternité relative à la déesse-mère. En outre, en extrapolant de manière significative, on pourrait vaguement y observer un visage les seins et le nombril faisant respectivement office d’une paire d’yeux et d’une bouche8.

La statue-menhir de Saint-Sernin dans l’Aveyron est exemplaire d’un style épuré : la Déesse-Mère s’y résume à un nez et deux yeux au-dessus de demi-cercles concentriques et de deux disques sculptés pouvant figurer la poitrine. On peut noter la présence sur l’île de Guernesey, d’une statue-menhir similaire mais plus détaillée9,5.

En dehors des représentations de la Déesse-Mère, il existe des symboles qui pourraient être des indices de son culte : gravures de hache sur plusieurs dolmens et tumulus, des sculptures de serpent — sur le Menhir du Manio à Carnac, ou encore sur une stèle cultuelle exposée au musée de Toulouse, laquelle montre un serpent s’introduisant dans la vulve de la déesse-mère afin de s’accoupler —. Incidemment, sur maints mégalithesouvragés et appartenant à une culture de typologie celtique, les signes de hache et de serpent sont régulièrement associés à la Grande Déesse. Selon Yann Brekilien10, l’ensemble de ces observations indique une corrélation concrète entre le culte celtique dévolu à la Déesse-Mère et l’élaboration ouvragée des dolmens[pas clair].

Symbolique

Le fond de cet article relatif à la mythologie ou au folklore 

Incarnation de la fécondité, de la féminité, de l’abondance, de la spiritualité, de la maternité, du pouvoir sacrificiel mais aussi de l’épouse: les attributions de la déesse-mère celte sont multiples.

  • Fécondité et maternité

Il existerait un lien étroit entre l’entre l’érection et la mise en œuvre artistique des dolmens d’une part, et le culte de la déesse-mère d’autre part. En effet, le dolmen incarnerait la fécondité, celui-ci faisant office de matrice, d’organe de gestation. Par ailleurs, les nombreuses apparitions d’un serpent au sein de l’environnement direct de la déesse-mère, suggère le caractère procréateur de celle-ci. De même, une représentation telle que l’on peut observer par le biais de la gravure sise sur l’un des dolmens de l’allée de Luffang, révèle de manière évidente le pouvoir d’engendrement détenu par la figure panthéonique celte. Ces indices traduisent implicitement l’importance que revêt la symbolique de fécondité dans le culte celte voué à la Déesse-Mère11. On peut en outre remarquer la place de premier plan et/ou centrale consacrée à la déesse-mère au sein du panthéon celte, en regard des disproportions attribuées à cette dernière dont on a pu faire le constat sur le char de Strettweg, mais également sur le chaudron de Gundestrup. La déesse-mère se présente comme étant la mère originelle de l’ensemble des dieux celtes5,6.

  • Pouvoir sacrificiel et sacerdotal

L’apparition récurrente de la hache côtoyant la déesse-mère, met en relief la charge de rituel du sacrifice sur le règne animal dévolue à la déesse-mère celte. Dans une moindre mesure, la présence d’un bovidé, et plus généralement d’un animal pourvu de corne, abonde également dans ce sens. En outre la Grande Déesse est l’autorité spirituelle par excellence ; elle est investie du pouvoir sacerdotal. Ainsi, celle-ci est pourvue de l’autorité suprême de rendre justice auprès des hommes12.

  • Féminité

La mise en évidence des attributs féminins sur les différentes et nombreuses gravures, les sculptures et façonnages artisanales celtes identifiés, nous renseigne sur la prééminence de la symbolique de la féminité qui échoit à la déesse matriarcale. Factuellement, des représentations de seins, de cheveux d’une longueur notable, de hanches larges et parfois d’un pubis, corroborent cette incarnation de la femme13.

  • Image de l’épouse

La mise en équation de la déesse-mère ainsi que le dieu celte Cernunnos sise sur une même stèle de culte ou un même artefact, induirait l’hypothèse d’une probable relation étroite entre ces deux personnages emblématiques. Ce point d’observation suggère un rapport de couple et assignerait à la Grande Déesse la fonction et l’incarnation non-moindres de l’épouse. En outre, cette association notablement fréquente souligne la prééminence du culte marital dans le contexte culturel celte14.

  • Abondance et fertilité

On a pu quelquefois identifier la déesse-mère soutenant une corne d’abondance entre ses mains et/ou sur son épaule. Ce n’est pas sans rappeler que la divinité celte est également représentative de la richesse matérielle, de la fertilité des sols. Il est par ailleurs significatif que les principales périodes de rites cultuels en hommage à déesse matriarcale s’effectuent simultanément aux semailles et aux récoltes15.

Mythologie orale et littéraire de la Déesse-Mère celte

Il s’agit d’un récit de filiation mythologique bretonne, dans lequel la déesse-mère apparaît sous les traits d’un avatar dénommé Katell, une incarnation de la figure divine bretonne Gwarc’h, c’est-à-dire la Vieille Femme. Cette dernière se présente comme la détentrice du pouvoir absolu auprès des fées ; elle incarne également la souveraineté sur le peuple korrigan. Un soir de tempête, Katell, une vieille et miséreuse femme vint frapper à la porte de Saïg Le Quéré, un cordonnier père de cinq enfants, afin de requérir son hospitalité. Katell, après maints essais infructueux auprès des divers foyers alentour, la vieille femme en guenille est enfin accueillie. Ce dernier et sa femme lui offrent le gîte et le couvert pour la nuit ; et le lendemain, en guise de remerciement, Katell fait don à Saïg d’une clé et d’un anneau. La clé afin de pénétrer dans un dolmen dénommé le Trou des Korrigans, lequel abrite un fabuleux trésor ; l’anneau quant à lui dotant son possesseur du pouvoir d’invisibilité. Ce faisant, Saïg s’en va quérir cette manne. Suivant les instructions de la vieille femme, ce dernier parvient à s’approprier le plus possible de richesses à l’insu des Korrigans et de leur roi. Cependant, de retour au sein de son foyer, Saïg décide de retourner une seconde fois dans le lieu de légende. À nouveau muni de sa bougie, celui-ci entreprend lors de cette nouvelle occasion d’effectuer un tri exhaustif dans le trésor Korrigan. La bougie s’éteint et le cordonnier, demeuré trop longtemps absorbé redevient visible. Le roi Korrigan prononce son châtiment pour cet outrage fait à son peuple : Saïg sera noyé sous un monceau d’or. Katell, soudainement apparue sous sa forme de jeune femme le sauve néanmoins de la sentence de son époux royal en récompense de l’hospitalité reçue ; celui-ci repart sans richesse mais sauf. Au travers de conte traditionnel, la Déesse-Mère, incarnée par son avatar Katell — jeune et séduisante ou chenue et ingrate —, apparaît omnipotente et dominante en regard de son peuple et de son propre époux ; elle demeure le personnage qui prononce le jugement final. En outre, celle-ci se révèle partiale vis-à-vis des hommes; il s’agit de l’expression de son pouvoir sacerdotal, ainsi les méfaits tels que l’avidité sont châtiés et les bienfaits tels que l’hospitalité sont récompensés16.

  • Gwrac’h de l’île de Loch

Il s’agit d’un autre récit breton, originellement oral, au cours duquel apparaît l’avatar de la déesse-mère Gwrac’h. Un jeune homme factuellement pauvre, Houarn Pogamm, est épris de la belle Bellah Postic. Houarn projette d’épouser cette dernière, en dépit de son extrême dénuement matériel. Pour ce faire, il se met en quête du fameux trésor des fées. Parti dans son embarcation, il parvient aux alentours d’une île au centre d’un lac. Au milieu de l’île gît une barque dans laquelle il pénètre ; dès lors, la barque se mua en cygne et emporte le jeune homme dans l’Au-Delà. Il y fait connaissance de Gwrac’h, une femme dotée d’une inégalable apparence physique, qui l’accueille dans sa vaste demeure de cristal — le Tir na-n-Og irlandais, ou Tir O Thuin —. Celle-ci offre à Houarn toutes richesses matérielles dont il est dépourvu en échange d’une union maritale. Enivré par cette perspective, par la beauté de son hôtesse et par les diverses coupes de vin, ce dernier oublie sa promise Bellah, accepte la proposition Gwarc’h et, tenu emprisonné dans un filet, fut transformé dès lors en poisson. Cependant, Bellah franchissant à son tour le monde souterrain, extrait son prétendant de sa geôle, grâce au couteau de fer de celui-ci. On peut relever dans ce conte oral celtique, trois points significatifs. Tout d’abord, l’indéniable autorité matriarcale en regard du quasi-pouvoir absolu de Gwrac’h, l’avatar de la déesse-mère. Par ailleurs, il est remarquable de souligner la mise en lumière du culte marital celte, et ce par l’entremise de la relation étroite liant Houarn à Bellah. Enfin, la présence du fer sous la forme d’un couteau permettant de délivrer Houarn de ses entraves pourrait être notable. Factuellement, le fer est l’objet d’une large attention chez les peuples celtes. Il s’agit du matériau qui leur a permis de s’extraire de l’Age du Bronze et de s’octroyer ainsi une prééminence sur une bonne part de l’Europe continentale durant plusieurs siècles. Notons, en outre, que Houarn signifie fer, en celte17.

  • Trinité celte
Articles détaillés : Epona, Rhiannon et Brigit.

La Grande Déesse est fréquemment par ce que l’on nomme les trois Matrones celtes, ces dernières faisant office de sainte trinité au sein de la culture homonyme. Incidemment, la divinité matriarcale s’incarne sous la forme de Epona, la Déesse-jument, dont le culte est notamment pratiqué chez les Gaulois. Dans la culture bretonne insulaire, on évoque souvent Rigantona, qui devient Rhiannon en gallois ; une déesse/avatar pourvue de nombreuses représentations iconographiques. Celle-ci apparaît au premier plan de l’un des trois Mabinogi celtes, aux côtés du jeune héros Pwyll. On peut également citer la non moins renommée Brigit, qui se présente également dotée d’une abondante iconographie de sculptures, de stèles cultuelles, mais aussi d’une pléthore de récits et de contes littéraires et/ou oraux lui étant dédiés18.

La Grande Déesse celte : de l’ère du paléolithique à la christianisation

Cet article ou cette section fait référence à des sources qui ne semblent pas présenter la fiabilité et/ou l’indépendance requises.

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  • Héritage de l’ère paléolithique

La corrélation existant entre les ouvrages votifs du paléolithique ayant trait à la déesse-mère et ceux de l’époque de l’hégémonie des celtes en Europe occidentale insulaire et continentale, recouvre une indéniable forme d’appropriation mythologique de la part de ces derniers. Les nombreuses constructions stylisées de dolmens suggèrent en tout points une égale conception artisanale et ornementale que les mégalithes précédemment mis en œuvre des millénaires plus tôt. Il en est de même de la forme cultuelle dévolue à la déesse-mère. Outre la prééminence matriarcale cultuelle et sociologique, les celtes ont, de facto, recré une divinité se dotant des attributs sacerdotaux, de fécondité et de féminité, à l’instar de ceux appartenant à la déesse-mère qui occurrait au paléolithique. On peut ainsi supposer une sorte « d’héritage » mégalithique au bénéfice des celtes5.

  • Pérennité la Grande Déesse dans la religion chrétienne

À contrario de la société et de la mythologie celtes de typologie matriarcale, les pendants chrétiens se présentent de manière indubitablement patriarcale. Il faut néanmoins nuancer ce constat. En effet, en regard de nombreuses survivances des différents avatars celtes de la Grande Déesse par le biais de saintes chrétiennes populaires — et ce, notamment en Bretagne continentale et en insulaire —, marquent une forme de legs celtique. Pour exemple remarquable de Ana, la déesse-mère ayant enfanté l’ensemble des dieux du panthéon armoricain, la fameuse mamm-goz (se traduisant littéralement par Grand-mère), a significativement perduré en sainte Anne, aïeule de Dieu et mère de la Vierge Marie. On peut également évoquer sainte Brigitte, réminiscence et/ou résurgence avérée(s) de la Brigit celto-irlandaise. Factuellement, il est notable que, si les celtes ont hérité de l’ère mégalithique, ils auraient à leur tour, transmis à l’ère chrétienne une partie importante du culte de la Grande Déesse19.

Peuple basque

Mari est la déesse principale de la mythologie basque et une divinité féminine, qui représente la « nature »20. Parmi les primitives Déesse-Mères européennes, Mari est la seule qui soit arrivée jusqu’à nous. Christianisés très tardivement, vers le xvie siècle21, les Basques adoraient les forces naturelles comme le soleil, la lune, l’air, l’eau, les montagnes, les forêts, ceux-ci prenant des formes humaines. Certaines croyances actuelles pourraient remonter au Paléolithique22.

Elle est le personnage mythique le plus significatif des traditions basques, étant la Dame de tous les génies telluriques23. Cette déesse est par conséquent neutre, symbolisant l’équilibre des adversaires propre de la mère terre ou Amalur24.

La plupart des êtres mythiques au Pays basque sont de types « chthoniens » ou « telluriques » (du latin tellus, « la terre ») parce qu’elles se réfèrent à la terre, au monde souterrain ou aux enfers, par opposition aux divinités célestes, dites « ouraniennes » ou « éoliennes ». Pour Jacques Blot : « L’imaginaire et les structures psychiques sont les mêmes chez tous les humains quels qu’ils soient. La terre est identifiée à la féminité dans toutes les cultures du monde. Et le ventre de la terre, dans les Pyrénées, les populations pré-indo-européennes vasconnes n’avaient même pas à l’inventer : nous sommes ici dans le royaume du calcaire et les cavités, grottes et gouffres, sont là par milliers. Il n’y avait qu’à les peupler25. »

Peuples germaniques et cultes nordiques

Au ier siècle av. J.-C., Tacite rapporte l’existence chez les peuples germaniques de rituels centrés sur une divinité féminine, Nerthus, qu’il appelle Terra Mater.

Il existait également une incantation chrétienne connue sous le nom de Æcerbót et durant laquelle, tout en invoquant le Dieu chrétien, les participants à la procession invoquaient également eorþan modor (la Terre-Mère) et folde, fira modor (la Terre, mère de tous les hommes) qui fut identifiée comme une ancienne divinité païenne30.

Frigg a été désignée comme la femme d’Odin. Dans la poésie islandaise, l’expression « femme d’Odin » désigne la Terre31. Frigg apparaît clairement comme une Grande Déesse dans le mythe de Baldur.

Régis Boyer étudie dans La grande déesse du Nord (1996) trois figures de cette déesse mère : Freyja, Frigg et Skadi.

Christianisme

Marie est proclamée « Mère de Dieu » (Théotokos) par le concile d’Éphèse : selon cette définition, Marie est la femme par qui le Fils de Dieu comme Verbe fut engendré en elle par le Saint-Esprit : elle n’est donc pas une déesse.

Dans L’’évangile des Hébreux on peut lire: “Le sauveur a dit : Il y a un instant, ma Mère qui est l’Esprit Saint, m’a enlevé par un de mes cheveux et m’a transporté sur la grande montagne du Thabor” . Jacques Lacan, psychiatre et psychanalyste français, dans L’éveil au printemps, a écrit: « Comment savoir si, comme le formule Robert Graves, le Père lui-même, notre père éternel à tous, n’est que Nom entre autres de la Déesse blanche. » L’érudit Robert Graves, dans son livre « La Déesse blanche » (Les mythes Celtes) démontre que les peuples proto-européens et les proto-hébreux vénéraient une Déesse-Mère dans le cadre d’une organisation sociale matriarcale. L’érudit Cheikh Anta Diop arrive à la même conclusion concernant les proto-Africains.

Dans l’Evangile selon Thomas on peut lire: « Ma mère a engendré mon corps terrestre, mais ma véritable Mère m’a donné la Vie.»

Jean 19:26-27 est parfois cité comme rapportant une des paroles du Christ qui la présente comme la mère de tous les chrétiens par l’expression « voici ta mère ». Elle ne doit cependant pas être confondue, par conséquent, avec la vision païenne de la Déesse mère.

Résurgence contemporaine du culte d’une déesse

Le culte de la Déesse mère est revenu sur le devant de la scène au xxe siècle, dans le cadre du mouvement néopaganisteinstitué par Gerald Gardner, qui en a fait un des piliers de la nouvelle religion qu’il élabora et présenta comme la continuation de ce qu’il dénomme l’« Ancienne Religion » : la Wicca.

Elle représente alors la Terre et le principe de vie et d’amour entre toutes les formes de vie. Ce culte soutient généralement des revendications écologistes et féministes. La résurgence contemporaine de ce culte a principalement eu lieu en Amérique du Nord, avec l’objectif de restaurer l’aspect féminin du divin33.

Les théories Gaïa provenant de l’hypothèse Gaïa proposée par James Lovelock proposent l’idée que la planète est une conscience non pensante qui a su se réguler à travers les âges géologiques, afin de permettre l’apparition puis le maintien de la vie.

Bibliographie

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  • Marija Gimbutas et Joseph Campbell (trad. Camille Chaplain & Valérie Morlot-Duhoux, préf. Jean Guilaine), Le langage de la déesse, Éditions des Femmes, 2005, 415 p. (ISBN 978-2-7210-0520-5)
  • Robert Graves, La Déesse blanche : un mythe poétique expliqué par l’histoire, Monaco, Le Rocher, 1979, 126 p. (ISBN 978-2-268-00034-3, lire en ligne [archive])
  • Alexandre Hislop, Les deux Babylones, Paris, Fischbacher, 1972 (1re éd. 1858) (lire en ligne [archive]), p. 65
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  • Jean Markale, La grande déesse, mythes et sanctuaires : de la Vénus de Lespugue à Notre-Dame de Lourdes, Paris, Albin Michel, coll. « Spiritualités », 1997, 299 p. (ISBN 978-2-226-09342-4)
  • Régis Boyer, La grande déesse du Nord, Paris, Berg international, coll. « Faits et représentations », 1996, 218 p. (ISBN 2-911289-00-5)
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Écrit par :

Claude MOUNE

Notre action : Inventorier l'art rupestre : cupules et pétroglyphes. Sans oublier les habitats, sépultures et mégalithes, dans le le Castillonnais en général et le Riberot en particulier. Claude MOUNE, Résidant à Saint Girons (Ariège), il est une des trois chevilles ouvrières de cette initiative de recherches et d’études archéo-historiques dans le Haut-Lez. Féru d’archéologie depuis son enfance, sa préférence va à l’archéologie funéraire et à l’archéo-astronomie qu’il pratiqua sur le terrain en Israel, Liban et Côte d’Ivoire. Il prépare un livre sur : « L’influence des formes dans les civilisations ».

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Claude Moune
Saint Girons, Ariège
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