L’équipe de Paleo-art.org en action…

Si Paleo-art.org est un site dédié à la diffusion de nos recherches sur le complexe d’Ayer et l’expansion de sa culture sur le massif du mont Valier, en vallées du Riberot et d’Orle, jusqu’au Pla de Beret, il n’en reste pas moins collaboratif et en lien avec les chercheurs et les organismes. Si notre démarche s’attache à mettre en avant un site oublié de premier ordre comme Ayer, elle reste fondée sur une approche globalisante, reprenant en cela celle géométrique d’Aristote :

La totalité est plus que la somme des parties. 

Mais avant la somme de travail que nous nous sommes assigné, Paleo-art.org, c’est avant tout la rencontre de trois inconnus qui se reconnurent dans les mêmes aspirations et qui de copains devinrent des amis inséparables, mués par la solidarité qui les unie.

Voici le déroulé des étapes de notre travail.

Nous vous invitons à consulter notre page sur Facebook, et à suivre nos aventures et explorations : Paléo-Art (Quand les pierres nous parlent).

Ci-dessous, écoutez la version audio de l’article :

La recherche en aval

Notre zone d’investigation couvre à ce jour 23 km2, c’est dire. Un peu de réflexion vaut donc mieux que beaucoup de réactions désordonnées et irréfléchies…

Tout d’abord nous définissons la zone à investiguer et estimons le temps que cela prendra. Il faut en effet tenir compte de la marche d’approche et celle du retour ; il ne reste en général que 1/3 de temps pour explorer la zone cible, voire moins selon l’altitude où nous évoluons. Cela est peu en regard de toutes les opérations que nous devons effectuer et du nombre de découvertes très chronophage. Ceci nous oblige donc à prévoir au minimum 8h pour une sortie.

Une fois la zone définie, nous consultons le cadastre rectifié de 1930, afin de voir si des changements auraient pu s’opérer : création de routes ou de chemins, retenues d’eau… Mais aussi ce qui aurait pu disparaître : chemins, itinéraires déroutés, cours d’un ruisseau, cabanes… Le cadastre napoléonien de 1808 nous permet de remonter plus loin dans le temps et peut parfois nous révéler des toponymes différents ou différemment orthographiés. Plus loin encore, la carte de Cassini nous indiquera une chapelle aujourd’hui disparue ou dont le vocable aura changé. Ce détail a une importance car son axe doit être orienté vers le point sur l’horizon où le soleil se lève, le jour du saint patron de l’édifice, qui devînt sa dédicace lors de la cérémonie de consécration. Pour parfaire l’étude, nous puisons chacun dans nos bibliothèques respectives.

La toponymie vient en complément, même si elle ne se révèle pas toujours pas fiable car tributaire de la compréhension par les agents des Eaux & Forêt et désormais de l’IGN, de la prononciation des noms de lieux par ceux qui y habitent. Néanmoins la microtomonymie et l’oronymie peut nous donner parfois une indication supplémentaire.

Quant à Info Terre et Google Earth, ils nous dévoilent la géologie des secteurs et zones qui nous allons explorer. Nous étudions aussi les minis carrières et micro-mines dont nous connaissons l’existence et qui ne sont pas sur Info Terre…

Une fois cette synthèse faite individuellement, nous confrontons nos informations, idées et hypothèses, lors d’une ou plusieurs visioconférences. Cette étape est capitale car chacun expose ses arguments, montre les documents qu’il a trouvé, recommande une lecture, expose son hypothèse sans fard car en confiance avec les deux autres. Cette méthodologie accroit la motivation de chacun et resserre les liens bienveillants qui nous unissent. Sans une complicité et une amitié sincère, rien ne peut sortir de bon de quelques collaborations que ce soit…

Il ne manque plus qu’à arrêter le jour de la sortie… La consultation du bulletin météo entérinera la date et l’heure ou de son report. Il nous suffit souvent de regarder le widjet météo insérée en bas à droite de page d’accueil de notre site : « Quel temps fait-il sur notre terrain d’études ».

Si nécessaire, nous contactons ceux et celles qui se joignent à nous régulièrement, pour quadriller le terrain par monts et par vaux. Quel que soit leur nombre, le rendez-vous est toujours donné sur la place de la gare à Bonac-sur-Lez, car à la croisée des chemins de ceux qui viennent de Saint Girons et de la vallée de la Bellongue / Bethmale et ceux descendants du Biros.

La recherche en amont

Nous voilà partis.

Dès les premiers mètres, les membres s’échauffent et tout en devisant, chacun jette un œil de ci, de là. Quand survient la première cupule, nous savons déjà que nous sommes sur le bon chemin ; notre intuition ne nous a pas trompée. Celle-ci est positive… comme souvent. Peut-être en trouverons-nous une de positive, plus haut ? Puis plus rien pendant des centaines de mètres. Nous serions-nous fourvoyés ?

Puis vient la libération ; une… deux ; une plus loin encore… le moral remonte la pente. Puis une hache piquetée émerge de la ténuité. Son tranchant est orienté vers la gauche, comme les précédentes ; nous pouvons commencer à prendre ce détail pour une constante. Nous supputons sur un détail et en faisons part aux membres de l’équipée. L’un de nous en prends bien note par écrit ou l’enregistre au Dictaphone ; une nouvelle piste se dessine, que nous développerons, une fois rentré au bureau.

Commence alors la procédure habituelle ; définie de longue date. S’ensuit le Shooting de la cupule : – Une photo d’elle dans son environnement pour que nous puissions la localiser rapidement dans son contexte ultérieurement. – une photo du bloc. – une en plan rapproché ; dimensions : ø uniquement si elle est hémisphérique. Dans le cas où elle serait oblongue : longueur et largueur ; dans tous les cas profondeur. – son orientation et azimut. – sa géolocalisation sur nos téléphones, ordinateurs et tablettes Apple ; ainsi quand nous montrerons une cupule ou un pétroglyphe, nous auront le choix entre la montrer seule ou intégrée au système où elle se rattache, le tout sur fond de carte IGN, Carto Explorer et Google Earth.

Une zone semble particulièrement propice aux cupules. Du coup, par moment, quand leurs découvertes s’enchaînent, la procédure que nous devons suivre pour les répertorier ne peut suivre le rythme des trouvailles… Calme et sans froid doivent dès lors prédominer pour celui qui les géo localise.

Comme le dit l’Ecclésiaste : « Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre« .

Lorsque les cupules sont agencées selon un alignement ou décrivant une figure géométrique, avant nous sortions le quintuple décamètre. Désormais le Lidar intégré aux iPhone 12 nous permet des mesures sur plusieurs centaines de mètres, avec une précision au centimètre près. Quant à la modélisation intérieure et extérieure des cabanats en pierre sèche -mazucs – ou l’intérieur des abris et des sépultures sous-roches, la modélisation se fait directement avec l’iPhone 13 Pro Max, ce qui nous évite de prendre des centaines de photos, pour un rendu parfait.

Lors de cette sortie nous aurons pris 856 photos, la moyenne se situant à 650 à 700 clichés. Si cela peut paraître excessif, nous apparentant à des touristes japonais, nous sommes ainsi certains de ne pas avoir raté les vues que nous désirions. Etant donné l’éloignement des sites visités, nous n’y reviendrons pas pour une prise de vue ratée…

De plus, la somme conséquente de clichés nous permettra de réaliser des modélisation en 3D de très haute qualité mais aussi, de sélectionner les mieux cadrés et les plus esthétiques pour nos articles. L’analyse, les déductions et hypothèses que nous en tireront, en seront d’autant affinées.

Inhérent à la pratique de l’exploration en moyenne et haute montagne, l’accident peut survenir à tout moment : Lors d’un relevé sur une dalle de granite, mon pied droit dérapa, me faisant chuter sur le coude de 30 cm… Résultat : 30% des fibres tendineuses du coude gauche arrachées et un éclat osseux de 11 mm détaché de l’épicondyle médial ; parfaite démonstration de la tectonique des plaques !

A ce jour il n’y a eu qu’un accident et bien que la topographie nous soit parfois contraire, n’étant pas des trompes la mort car,  » expérience vaut intelligence «  et nous a appris qu’on ne l’abuse jamais bien longtemps. Toutefois, on ne se refait pas totalement…

Une des particularités du Haut-Lez est la concentration de cupules qui y furent creusées. L’eau aura fait illusion sur notre imagination prête à être impressionnée, en érodant ces dizaines de trous me direz-vous…

Retour au bercail et analyse des données

Pour une heure passée sur le terrain, nous passons environ 3 heures à classer les photos par faciès et typologie dans notre base de données qui à ce jour – 25 décembre 2021 -, compte 10489 photos. Avant cela, nous en aurons jeté le triple « à la corbeille »…

Il faut ensuite les intégrer sur Carte Explorer et Google Earth, en veillant à les classer sur leurs différents calques, qui permettront de faire apparaître ceux que nous désirerons mettre en parallèle, selon les hypothèses que nous formulerons. S’y trouvent géolocalisés et différenciés par leurs sigles respectifs :

– les mines connues et celles que nous avons mises au jour. – les grattages qui permirent déjà au Chalcolithique de récupérer du cuivre natif. – les carrières où furent extrait la pierre pour l’élaboration des haches polies. – les sépultures. – la centaine d’habitats : cabanats / mazucs, courtals, dont certains pourraient remonter au néolithique et aux âges du bronze et du fer pour les plus anciens. Des indices visuels nous laissent entrevoir cette destination. – les cupules positives et négatives. – les ovoïdes et cardioïdes. – les pétroglyphes. – les zoomorphes et anthropomorphes.

La rédaction du rapport tient une place centrale dans notre démarche. Une centaine de pages le constitue. À terme, il en fera le quadruple.

Nous travaillons avec Metashape, bien connu des archéologues et du monde scientifique en général. La licence de la version « simplifiée » est à 188 € ; celle professionnelle s’élève à 3588 €. C’est pour cela que nous avons opté pour une organisation privée et non une association, qui ne nous aurait pas permis de se payer tout le matériel dont nous avons besoin, avec les seules cotisations des adhérents. Seul le sponsoring permettait les investissements nécessaires pour les différentes tâches que souhaitions réaliser. LIDAR, caméra permettant les prises de vues à 360°, drone DJI Mavic 3, iPhone 12 et 13, le disque dur extérieur de 5 Tera, les licences de photogrammétrie, la maintenance du site de Paléo-art.org. Coût total : 7200 €, sans compter nos équipements Apple.

Selon la taille de l’objet que nous désirons modéliser, le nombre de photos et la résolution que nous recherchons, les tours et leurs ordinateurs tournerons durant 12 heures, un jour ou quatre, afin de livrer le rendu que nous souhaitons. Le résultat est à la hauteur de nos espérances, comme en atteste le résultat de la modélisation en 3D du dolmen d’Ayer sous la neige, ci-dessous :

Nous travaillons à l’aide de Google Drive qui centralise ce que chacun veut faire passer aux deux autres, ainsi qu’avec d’autres plateformes qui donnent une audience mondiale à nos publications.

Nous sommes bien sûr en relation avec le monde anglo-saxon : Grande Bretagne / Irlande, Amérique du Nord, Australie, qui est très en avance sur l’étude des cupules. Mais aussi en Europe – Val Camonica en Italie et mont Bego en France, Tunisie, et l’Inde, qui regroupe le plus grand nombre de cupules et de pétroglyphes au monde.

Au 25 décembre 2021, notre groupe comprend 389 membres qui relayent nos publications sur les groupes dont ils font partis, ainsi que les 31 autres en archéologie, paléontologie, histoire, qu’ils soient francophones et anglophones où nous sommes membres.

Notre mascotte  » Minou «  se passionne pour notre travail et ne manque pas une occasion pour se mettre à niveau :

Un léger coup de mou en fin de journée est donc compréhensible…

Voilà ; vous savez tout… ou presque.

Si l’envie vous prenez de vous joindre à nous lors de nos prochaines sorties, ce sera avec plaisir que nous vous accueillerons, si votre motivation est sincère.

Pour cela, appelez nous au 06.83.55.46.08 – demandez Claude MOUNE

Ou contactez nous sur Facebook ou par e-mail : paleo-art.cupules@gmail.com

• Auteurs : Claude Moune, Jérôme Ramond & Vivien Laïlle.
• Nos recherches sont basées uniquement sur la prospection visuelle. Nous ne faisons pas de prospections invasives, la législation nous l’interdisant.
• Pour toutes demandes, questions ou remarques : paleo.art.cupules@gmail.com
• © Copyrights et droits réservés, reproductions interdites : textes, photos, vidéos et modélisations 3D, sauf autorisations écrites.