
Modélisation 3D par photogrammétrie : la tête du gisant cyclopéen(Temps de lecture estimé : 6 minutes)
Bonjour les amis,
En évoquant le terme de gisant, je ne fais aucunement référence à la sculpture funéraire de l’art chrétien représentant un personnage couché généralement à plat-dos, vivant ou mort dans une attitude béate ou souriante, l’effigie étant habituellement placée sur le dessus d’un cénotaphe ou, plus rarement, d’un sarcophage. Pas du tout.
- Le monstre cyclope, un esprit gisant ou demeurant ?
- Une représentation mystérieuse et difficile à interpréter
- L’instinct et la première impression…
- La photogrammétrie 3D pour numériser cette œuvre d’art du néolithique
- 3D – Modélisation en 3 dimensions : bloc à cupule nommé la tête du gisant cyclopéen
- Quelques photographies du bloc à cupule surnommé : la tête du gisant cyclopéen
Le monstre cyclope, un esprit gisant ou demeurant ?
J’emploie et je détourne volontairement le terme de gisant, dans le sens de demeurant, en faisant allusion à la sacralisation d’un bloc de pierre, sous la forme de la représentation d’un esprit, bienveillant ou malveillant, destiné soit à défendre, à protéger un lieu et ses habitants dans une zone définie, ou bien à effrayer des ennemis en provenance du monde extérieur.
L’esprit demeure là, présent, figé, immuable, jouant son rôle pour des siècles, des millénaires… à l’épreuve du temps.
Aussi, il n’est pas farfelu, d’imaginer qu’il pourrait s’agir de la représentation de l’esprit d’une personne défunte, anciennement aimée et appréciée, ou bien crainte car terrible (un guerrier, un ennemi ?).
Le bloc de pierre cupulé pourrait être aussi une effigie, le réceptacle d’un esprit, d’un démon, d’un génie, d’une personne.
Cela reste un mystère ; c’est la raison pour laquelle nous réalisons toutes ces recherches et explorations.
Une représentation mystérieuse et difficile à interpréter
Le principal obstacle ce sont nos références historiques, culturelles, religieuses et sociales contemporaines qui peuvent considérablement fausser les interprétations possibles et corrompre notre imagination, nos observations, nos interprétations.
Le décalage et le fossé culturel entre le monde du XXIᵉ siècle et l’Âge du Chalcolithique est bien trop important pour asséner des certitudes ; nous devons rester humble devant le peu de connaissances du monde .
Il est en effet très délicat de se mettre dans la peau, dans la tête ou dans l’état d’esprit des hommes et des femmes des peuples anciens, d’appréhender leurs rêves, leurs préoccupations, leurs craintes ou leurs croyances.
Notre but est d’essayer de comprendre le rôle des blocs à cupules, durant le Néolithique, le Chalcolithique et la protohistoire, dont les usages étaient destinés à des desseins très précis mais inconnus. Il faut se résigner à admettre que nombre de facettes nous resterons voilées et hors de portées à jamais, que nous soyons autodidactes ou archéologues professionnels…
L’instinct et la première impression…
Toutefois, en tant qu’individus sensibles, il ne faut pas sous estimer, ni négliger les impressions, les ressentis, les contextes, en observant les pierres à cupules : un visage reste un visage, un cyclope reste un cyclope, un zoomorphe demeure un zoomorphe, un monstre incarnera toujours un monstre… et cela quelque soit les âges temporels et les époques.
Oui, incontestablement, il est peut-être romantique, que d’affirmer combien les peuples anciens étaient dotés d’une incroyable sensibilité et qu’ils nous ont laissé un héritage à décoder, des témoignages muets encore visibles qui ne demandent qu’à parler, même plusieurs millénaires après qu’ils aient foulé la terre que nous arpentons.
La photogrammétrie 3D pour numériser cette œuvre d’art du néolithique
Bien sûr, nous ne divulguerons aucune information sur le lieu exact où se situe ce bloc à cupule cyclopéen. Son anonymat le préserve de dégradations toujours possibles.
En tout, cette modélisation 3D par photogrammétrie a requis 37 photographies numériques en haute définition, prises sous différents angles qui furent assemblées grâce à un logiciel spécialisé.
Cette opération a nécessité environ 3 jours de calculs intensifs, avec un ordinateur et une carte graphique adaptés à cet usage.
3D – Modélisation en 3 dimensions : bloc à cupule nommé la tête du gisant cyclopéen
NOTICE : Cliquez sur le cube animé, pour lancer la modélisation 3D ci-dessous, patientez un peu le temps du chargement.
- Ceci fait : mettez le curseur de votre souris ou de votre Trackpad sur l’image 3D et faites-la tourner à votre guise sur 360°,
- Vous pouvez aussi zoomer dans sur le modèle avec la molette de votre souris, ou bien avec les 2 doigts,
- Les contrôleurs sont situés à gauche, vous avez la possibilité de voir le modèle en plein écran.
- Lien direct vers la modélisation 3D de la cupule, par photogrammétrie ici : https://p3d.in/ZYbg3
- D’autres modélisation 3D de cupules, dolmens, habitats ou sépultures ici : https://p3d.in/u/goldsnoop/eFtCY
- Découvrez toutes les modélisations en 3D ici : https://p3d.in/u/goldsnoop
Quelques photographies du bloc à cupule surnommé : la tête du gisant cyclopéen
Un bloc de granite avec une cupule : la tête du gisant cyclopéen.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article, j’espère que vous avez passé un agréable moment, je vous invite à nous faire part de vos remarques, commentaires et de vos expériences ou expertises à ce sujet.
- Auteurs : Claude Moune, Jérôme Ramond & Vivien Laïlle.
- Nos recherches sont basées uniquement sur la prospection visuelle. Nous ne faisons pas de prospections invasives, la législation nous l’interdisant.
- Pour toutes demandes, questions ou remarques : paleo.art.cupules@gmail.com
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