
Modélisation 3D par Lidar : gros bloc de granite à cupules(Temps de lecture estimé : 12 minutes)
Bonjour les amis,
Merci pour votre fidélité, pour vos nombreux messages et commentaires, et pour vos implications.
Je vous présente maintenant un nouveau gros bloc de granit, plutôt assez volumineux car il mesure environ 2.5 m de diamètre et 1.7 m de haut.
Ce dernier est composé de plusieurs cupules inland de différentes dimensions, et réparties sur ce dernier.
Cette fois-ci, je n’ai pas fait la modélisation 3D par la technique de la photogrammétrie, mais j’ai utilisé la technique du Lidar.
Dans cet article, je vais vous expliquer les 2 techniques de numérisation et de modélisation en 3D utilisées en archéologie, sans négliger l’étude du sujet qui nous intéresse.
- Le Lidar, une technologie indispensable pour l’archéologie
- 2 techniques de modélisation 3D : la photogrammétrie et le Lidar
- Un gros bloc erratique à cupules
- Quelles interprétations possibles de ce bloc cupulé ?
- Modélisation en 3 dimensions : le gros bloc de granite à cupules
- Quelques photographies du gros bloc de granite à cupules
Le Lidar, une technologie indispensable pour l’archéologie
Comme le fait le chercheur et producteur américain Albert Yu-Min Lin, dans ces émissions télévisuelles d’explorations archéologiques sur National Geographic ou Disney+, dont je suis un très grand fan et admirateur, j’utilise pour procéder à la modélisation 3D de ce bloc à cupules, la technique de captation par Lidar.
C’est un homme d’une grande force et caractère qui a beaucoup contribué à mon inspiration personnelle, d’autant plus qu’il est handicapé comme moi ; je vous recommande chaudement tous ces documentaires, vous apprendrez beaucoup de choses intéressantes et épatantes.

La télédétection par faisceaux laser procure l’avantage de pouvoir scanner entièrement et en haute définition cet objet volumineux, et ce très rapidement ; et d’en obtenir un rendu très réaliste et très fidèle à la réalité, permettant ainsi de numériser entièrement le bloc de granite dans les moindres détails avec les textures.
Le principal avantage du Lidar, c’est que, comme pour la photogrammétrie, ce sont des techniques non invasives, et non détériorantes pour l’objet scanné ; il est ainsi possible de l’étudier ultérieurement, ou bien de le partager auprès de tous, sous la forme d’une visite virtuelle en 3 dimensions.
En fait, il y a 2 actions avec le scanner 3D par Lidar, qu’il faut retenir :
- Le balayage des faisceaux laser invisibles à l’œil, qui assurent une collecte de données spatiales, volumétriques, géolocalisées, et en 3 dimensions ; le modèle et le maillage de polygones 3D sont générés presque en temps réel,
- Et simultanément, des prises de vues photographiques en haute définition sont effectuées à des intervalles réguliers, qui permettront, pendant le calcul du rendu 3D final, d’appliquer et de plaquer, sur le modèle 3D obtenu, un mapping de textures réalistes.
Une fois ces données récoltées (maillage, polygones et textures), il y a un process, un calcul informatique, qui peut durer quelques minutes, et qui va finalement produire la représentation visuelle de l’objet en 3D, afin de l’observer sur un écran.
Ainsi, il est possible non seulement de numériser en 3 dimensions des petites structures (de dimensions centimétriques, métriques), mais aussi des structures beaucoup plus imposantes (de dimensions décamétriques, kilométriques), afin d’avoir une vision plus globale et élargie, dans le but d’en comprendre leurs sens et leurs fonctions.
2 techniques de modélisation 3D : la photogrammétrie et le Lidar
Pour résumer, il existe en archéologie 2 procédés de numérisation et de modélisations en 3 dimensions, non invasives, pour les objets archéologiques :
- La photogrammétrie : utilise un lot de plusieurs photographies prises tout autour de l’objet étudié en 360°, pour ensuite, grâce à un puissant ordinateur et une puissante carte graphique, via un logiciel spécial et certains algorithmes, créer une modélisation et une représentation en 3 dimensions de celui-ci,
- Le Lidar : utilise un ou plusieurs lasers pour balayer l’objet étudié en 360° ; un logiciel récolte en temps réel des données spatiales de points, écho du laser, pour ensuite créer une représentation et une modélisation en 3 dimensions, grâce à un logiciel spécialisé et à certains algorithmes. Ces points successifs vont donner ce que nous appelons dans le jargon un maillage 3D, c’est-à-dire un ensemble de polygones. Le Lidar est une technique qui s’inspire directement de l’écho radar de l’aviation civile ou du sonar pour les sous-marins, c’est le même principe. Pendant la captation des données Lidar, des prises de vues photographiques sont simultanément réalisées, afin d’assurer la création d’une texture, en post-production (ou post-calcul). Cette texture sera par la suite plaquée sur le maillage 3D.
Pour ma part, pour ce qui est de la numérisation d’objets, ayant procédé à quelques tests comparatifs, le Lidar permet d’obtenir un rendu à la volée sur le terrain, très rapidement avec parfois quelques défauts.
C’est une solution idéale sur le terrain, pour obtenir un rendu en 3D avec le matériel adapté.
Mais je préfère finalement les représentations 3D par photogrammétrie, qui sont pour moi l’excellence en ce qui concerne le réalisme et la fidélité, même si cela requiert beaucoup de mémoire, de puissance de calcul et de temps de rendu de process (parfois plusieurs jours à 1 semaine).
C’est la raison pour laquelle, dès que j’en ai la possibilité, je réalise les captations avec les 2 techniques : Lidar et photogrammétrie. Coupler la captation me donne ainsi la certitude d’obtenir des bons résultats de modélisation en 3D.


Un gros bloc erratique à cupules
Revenons maintenant à notre imposant bloc de cupules, en granit, c’est plus précisément un bloc erratique, un fragment de roche d’origine morainique qui a été jadis déplacé par un glacier, et déposé là.
Bien sûr, je ne divulguerais pas son emplacement géographique exact, afin de préserver le site.
Il est composé de 2 grosses cupules creusées de même diamètre et profondeur, et dont leurs dispositions, par rapport à une faille courbe naturelle, suivant l’angle d’observation, ressemble à une représentation schématique d’une tête, avec 2 yeux et une bouche.
On peut observer aussi sur ce bloc, d’autres cupules plus petites, et plus discrètes, mais bien présentes.
Prises de vue photographiques du bloc à cupules. Suivant l’angle de vue, ne pourrait-on pas y voir dans cette représentation schématique d’une tête avec 2 yeux et une bouche fermée, avec une certaine expression ?
Quelles interprétations possibles de ce bloc cupulé ?
Étant très prudent, en ce qui concerne les interprétations envisageables dans le cadre de cette œuvre artistique, quelques questions ou interrogations émergent :
- Cette tête ne présente-t-elle pas une expression, une attitude ?
- Une sorte de tête d’un personnage ayant existé, mystique ou divin ?
- Une représentation d’un zoomorphe ou d’un anthropomorphe, d’un monstre, ou d’un esprit ?
- Que regarde-t-il ? Vers quelle direction pointe son regard ?
- Dans cette représentation artistique, l’artiste n’a-t-il pas voulu suggérer la représentation d’une tête schématisée, voir de manière abstraite ou imaginaire ?
- Quel sont le rôle et le symbolisme sous-jacent ?
- Ou bien est-ce que la fonction de ce bloc cupulé joue un rôle beaucoup plus terre à terre ?
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?
Modélisation en 3 dimensions : le gros bloc de granite à cupules
NOTICE : Cliquez sur le cube animé, pour lancer la modélisation 3D ci-dessous, patientez un peu le temps du chargement.
- Ceci fait : mettez le curseur de votre souris ou de votre Trackpad sur l’image 3D et faites-la tourner à votre guise sur 360°,
- Vous pouvez aussi zoomer dans sur le modèle avec la molette de votre souris, ou bien avec les 2 doigts,
- Les contrôleurs sont situés à gauche, vous avez la possibilité de voir le modèle en plein écran.
- Lien direct vers la modélisation 3D du gros bloc à cupules, avec la technique du Lidar ici : https://p3d.in/Kdhei
- D’autres modélisation 3D de cupules, dolmens, habitats ou sépultures ici : https://p3d.in/u/goldsnoop/eFtCY
- Découvrez toutes les modélisations en 3D ici : https://p3d.in/u/goldsnoop
Quelques photographies du gros bloc de granite à cupules
Ce gros bloc de granite cupulé de 2.5 m de diamètre et de 1.7 m de haut est composé de 2 grandes cupules principales et de cupules plus petites.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article, j’espère que vous avez passé un agréable moment, je vous invite à nous faire part de vos remarques, commentaires et de vos expériences ou expertises à ce sujet.
- Auteurs : Claude Moune, Jérôme Ramond & Vivien Laïlle.
- Nos recherches sont basées uniquement sur la prospection visuelle. Nous ne faisons pas de prospections invasives, la législation nous l’interdisant.
- Pour toutes demandes, questions ou remarques : paleo.art.cupules@gmail.com
- © Copyrights et droits réservés, reproductions interdites : textes, photos, vidéos et modélisations 3D, sauf autorisations écrites.