
Le col de la Terme ; un indice à rechercher…(Temps de lecture estimé : 7 minutes)
. Aux limites de l’Ariège et de la Haute Garonne, le col de la Terme veille à marquer sa différence avec ses voisins. En l’occurence : les pacages « d’une grande dame d’Espagne : madame de Caûrazo » (1) L’étymologie de son nom nous en apprend beaucoup. Il ne reste plus qu’à la retrouver, couchée ou brisée, quelque part dans les pâturages du col éponyme… la quête commence ; la recherche est ouverte.
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. TERME : (n.m) Toujours avec T majuscule.
1- Dans l’antiquité « Terme » était une orne qui marquait la limite d’un terrain, d’un champ, qui matérialisait une frontière. Limite d’une dimension dans l’espace. (Dict. XIXe et XXe)
. A mettre en rapport avec les Monjoie. Cf. Monjoie en Couserans. la touche. Depuis les celtes furent des stations marquant la croisée des chemins pour les voyageurs, colporteurs, marchands et pèlerins. Nous pouvons les assimiler aux petits édifices, édicules où une statue protectrice des lieux et chemins (Mercure) fit office d’esprit tutélaire.
2 – Divinité romaine protectrice des limites des champs. Représenté d’abord par un simple bloc de pierre équarri. Il prit ensuite souvent la figure des Hermes grecs. On ne lui donnait jamais de pieds, pour signifier qu’il ne devait pas changer de place. Les cultivateurs célébraient en février (le 23) les fêtes (les terminales) en l’honneur du dieu.
3 – On appelle aujourd’hui Terme, une borne surmontée d’un simulacre de tête humaine ; ou un buste terminé en gaine. – Fam. « Il est planté comme un terme. » Se dit d’un homme qui reste longtemps debout et immobile. (Dict encyclopédique Quillet) 1934
4 – Le nom du dieu Terminus n’est autre qu’un nom commun très couramment employé en latin pour désigner la borne marquant la limite d’une propriété foncière ou d’un territoire. Aussi bien le dieu a-t-il pour mission de garantir tout ce qui borne un espace : tout propriétaire terrien lui rend un culte à la limite de son fonds et le peuple romain le vénère à six milles de Rome, limite du plus ancien territoire de la cité.
. Partant, son action s’exerce dans le domaine juridique : dans la mesure où il garantit la limite d’une propriété, il garantit du même coup la légitimité de cette propriété et la protège de tout empiétement. Ainsi s’explique que, dès la plus haute antiquité, il apparaisse comme inséparable de Jupiter garant des contrats. Il circulait à Rome une légende significative : lorsque Tarquin le Superbe décida d’expulser du Capitole les divinités qui y étaient installées pour réserver la colline au seul Jupiter, Terminus refusa de se laisser expulser et demeura ainsi aux côtés du dieu souverain dont il n’était qu’un auxiliaire spécialisé. En Terminus, Rome pouvait honorer le garant d’une légitime occupation de l’espace, autant dire de son impérialisme.
. La protection du dieu s’étendait aussi au temps. Le 23 février, sa fête marquait le terme extrême de l’année religieuse. Le mois intercalaire, périodiquement nécessaire pour réajuster le cycle annuel au cycle solaire, commençait au lendemain de cette fête ; après la réforme du calendrier par César, le jour intercalé tous les quatre ans se situait également au lendemain des Terminalia (Terminales en français). Les cinq derniers jours de février n’appartenaient en fait à aucune année. (Encycl Universalis 2018)
5 – Fin, borne, limite par rapport au lieu et au temps. (Dict. Larousse 1949).
6 – Vielle divinité romaine dont la chapelle se dressait sur le Capitole, à l’intérieur même du temple de Jupiter. Son introduction est attribuée au Sabin Titus Tatius, comme pour la plupart des divinités agricoles. Terminus est le dieu qui s’identifie aux bornes des champs. Il est essentiellement immuable. On racontait que lors de la construction du temple de Jupiter Optimus Maximus sur le Capitole, les nombreuses divinités des chapelles qui se trouvaient sur l’emplacement choisi, acceptèrent de se retirer, pour céder la place au maître des dieux. Seul Terminus refusa de partir, et l’on dut inclure son sanctuaire l’intérieur du temple de Jupiter. Toutefois, comme Terminus ne peut se dresser que sous le ciel, on fit une ouverture dans le toit, pour son usage exclusif. (Dict de la mythologie grecque et romaine. Pierre Grimal)
- Terme : nm : borne, limite; tertre, talus, monticule, flanc de montagne.
- Subdivision au sein d’un territoire, au même titre que les piles « romaines » comme à Saint-Lizier et Luzenac.
. Terminus est devenu un qualificatif pour définir une hauteur servant de repère. terme, termon, terminiers. // tertre, penne.
- J’ajouterais que le coucher du soleil au solstice d’été s’opère au col de la Terme. Il est certainement le lieu de passage antique entre le Val d’Aran et le Biros. Terme et donc Terminus fait aussi référence à un destination, un but final ; peut être un temple ou une borne commémorative de ce dieu du temps et de l’espace. Le pronom défini (la) accolé à Terme atteste de la présence d’une borne avec ou sans effigie. A prospecter donc. (Claude Moune)
. La présence de toponymes celtes en Val d’Aran, confirme l’existence d’une voie protohistorique vers les pays de l’Ebre.
. L’érection des termes commença avant l’occupation romaine, L’Isard fait partie intégrante de la province romaine Narbonensis I depuis -121 av JC, avant d’être intégrée à la Novenpopulania au IIIe et se poursuivra pendant la période gallo-romaine. Par la suite, certaines seront remplacées jusqu’au moyen-âge. La toponymie du haut-Biros nous apporte la preuve de leur présence et de la matérialisation de l’ancienne frontière. Notons que la ligne (crête) frontière a put bouger au fil des époques.
. Leur répartition est adossée aux cols et sommets. Leur identification pose problème, car pour nombre d’entres elles, les inscriptions sont quasi illisibles.
. Termi en patois d’Erré signifie borne délimitant les champs.
. Stèle : (stela)/ grec στηλη (colonne) stella étoile. Petit monument = obélisque ou d’un fût de colonne tronqué sans base ni chapiteau. Pierre verticale monolithe avec inscriptions ou sculptures. Stèle funéraire /cippe. Poteau ou pilier de pierre court et rond = termes.
. Une autre forme de borne militaire et routière (Millas) dérivé latin de Milliarium, recentre l’étude sur le pic du Pièle de Mil.
. Miles / milites : soldat fantassin, infanterie, l’armée. Fonctionnaire du palais impérial. Appariteur, huissier d’un magistrat.
. Miliaceus : Fête de Mil.
. Miliarius : relatif au militaire.
. Militatis : Ouvrage fait par des soldats. Voie, route militaire (plus directe que les autres). Guerrier belliqueux. Homme de guerre.
. Millas : « La pierre routière,, la borne militaire ». Lat, Milliarium (borne, colonne, pierre militaire routière). Ce type d site design généralement l’emplacement d’une ancienne voie romaine.
. Fines : se rapportent aux itinéraires. Fins, Hins, Fix, His, Feins.
. Pielar, pialèr, pielèr : pilier. Dresser un pilier : quilhar un pielar. Le pilier est d’aplomb (lo pielar que ploma). d’appui : pècantèr.
. Terme : nm : borne, limite; tertre, talus, flanc de montagne.
. Pic du Pièle de Mil : pic de Plumière cf : Cassini et sur la carte d’état major 1822 / 1883.
« Pic de Plumière » Mon grand père en parlant de la sapinière de l’Izard, la nommait « lumière ».
. En patois d’Erré = Piélè : tas… de cailloux en tr’autre.
. Pié : Signification : sommet, éminence, butte rocheuse
. Origine : du latin podium = tribune, estrade. Saxum (rocher).
. Variantes et synonymes : pi, piol, pistre, pey, pech, poët, puy Traductions : D : felsiger Berggipfel I : punta rocciosa E : rocky summit
. Claude MOUNE
(1) Chapelle N.D de l’Isard. Fascicule de l’abbé Eychenne.
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